20 Juil ARISTOTE – L’HOMME EST UN ANIMAL POLITIQUE
Par MARTIN LEGROS
Improvisations au piano : KAROL BEFFA
UNE PETITE HISTOIRE DE LA PHILOSOPHIE EN SEPT éPISODES
- 2eme séance : Aristote, L’homme est un animal politique
En partenariat avec PHILOSOPHIE MAGAZINE
Sept lectures participatives de petits extraits décisifs des grands textes de l’histoire de la philosophie, de Platon à Hannah Arendt, accompagnés de musique improvisée. Pour se coltiner en direct et de manière vivante aux grands moments de la philosophie.
Après une courte introduction qui présente le philosophe et l’œuvre du jour, on lit ensemble, ligne à ligne, le texte en essayant d’en comprendre les articulations fondamentales mais aussi les questions qu’il soulève. Tout au long de la séance, Martin Legros incite le public à réagir au texte pour en interroger le sens.
Philosophe et journaliste, Martin Legros est rédacteur en chef de Philosophie magazine et de Philomag.com. Il est l’auteur de Pantopie (Le Pommier), entretiens avec Michel Serres et de Que faire ? Dialogue entre Alain Badiou et Marcel Gauchet (Philosophie magazine Editions), il dirige la collection 20 Penseurs (Philosophie magazine Editeur).
PROGRAMME 2022 -2023 :
- 1er séance (4/10/2022) : Platon. L’allégorie de la caverne ou la découverte du monde des idées.
- 2eme séance (29/11/2022) : Aristote, L’homme est un animal politique
- 3eme séance (13/12/2022) : Saint Augustin et la découverte de l’intériorité
- 4e séance (10/1/2023) : Descartes, « Je pense donc je suis ».
- 5e séance (7/2/2023) : Rousseau et la différence entre l’homme et l’animal
- 6e séance (7/3/2023) : Emmanuel Kant et l’universalité du beau
- 7e séance (4/4/2023) : Hannah Arendt et la banalité du mal
Séance du jour : Aristote, L’homme est un animal politique
Date : 29/11/2022
Auteur : Aristote (- 384 / – 322 av. JC)
Texte : La politique (autour de – 330)
Enjeu : L’homme n’est pas seulement un être doué de raison, c’est un animal politique, qui utilise sa raison pour définir collectivement le juste et l’injuste et édifie la Cité sur base de cette délibération. Au travers de cette thèse fondamentale Aristote pose les bases de l’humanisme classique et soulève une question encore ouverte sur l’idée de nature humaine.
Extrait :
« La cité est au nombre des réalités qui existent naturellement et (…) l’homme est par nature un animal politique. Et celui qui est sans cité, naturellement et non par suite des circonstances, est ou un être dégradé ou au-dessus de l’humanité. Il est comparable à l’homme traité ignominieusement par Homère de : sans famille, sans loi, sans foyer, car, en même temps que naturellement apatride, il est aussi un brandon de discorde, et on peut le comparer à une pièce isolée au jeu de trictrac.
Mais que l’homme est un animal politique à un plus haut degré qu’une abeille quelconque ou tout autre animal vivant à l’état grégaire, cela est évident. La nature, en effet, selon nous, ne fait rien en vain ; et l’homme seul de tous les animaux, possède la parole. Or, tandis que la voix ne sert qu’à indiquer la joie et la peine, et appartient aux animaux également (car leur nature va jusqu’à éprouver les sensations de plaisir et de douleur, et à se les signifier les uns aux autres), le discours sert à exprimer l’utile et le nuisible, et, par suite aussi, le juste et l’injuste ; car c’est le caractère propre à l’homme par rapport aux autres animaux, d’être le seul à avoir le sentiment du bien et du mal, du juste et de l’injuste, et des autres notions morales, et c’est la communauté de ces sentiments qui engendre famille et cité ». (Politique I, 2, trad. Jules Tricot).